La journée de grève du 15 mai...

Publié le par LCR 06 OUEST


 

Grève bien suivie dans l’Education,
Sarkozy annonce une loi sur l’accueil des enfants.


Lucile MALANDAIN et Karine PERRET.

Lycéens et fonctionnaires, en majorité des enseignants, ont défilé jeudi par milliers contre la suppression de milliers de postes, une mobilisation à laquelle Nicolas Sarkozy a répondu en annonçant un projet de loi "avant l’été" sur l’accueil des enfants.

"J’ai demandé au gouvernement de déposer avant l’été un projet de loi qui instituera un droit à l’accueil des enfants inscrits dans nos écoles", a dit le président de la République dans une déclaration. "Le projet que je demande au gouvernement prévoira qu’en cas de grève, les professeurs grévistes se feront connaître 48 heures à l’avance", a précisé M.  Sarkozy, assurant que "la charge financière (de cet accueil) sera assurée par l’Etat".

Une annonce aussitôt critiquée l’ensemble des syndicats enseignants et lycéens, qui ont estimé à l’instar de Gérard Aschieri (FSU) que le chef de l’Etat franchissait "une ligne rouge", en voulant limiter le droit de grève.
Le mot d’ordre de grève a été bien suivi dans l’Education, avec entre 46,16% (ministère) et 63% (SNUipp, syndicat majoritaire) de grévistes dans le primaire pour protester aussi contre le projet de nouveaux programmes.
Dans les collèges et lycées, entre 33,55% (ministère) et 55% (Snes-FSU (majoritaire) des personnels étaient en grève.
Unsa-Education a parlé de 60% de participation dans l’ensemble de l’Education.
Par comparaison, lors de la dernière grève dans toute la Fonction publique le 24 janvier, la FSU avait fait état de 54% de grévistes et le ministère de 34% (chiffre qu’il a revu à la baisse deux mois plus tard, à moins de 30%).
La grève a aussi touché le reste de la Fonction publique : elle a été observée par 24,8% des agents de l’Etat (dont la Poste et France Télécom), chiffre similaire à celui de la dernière grève unitaire du 24 janvier (24,7%), et 6% des agents des collectivités territoriales, selon le ministère.
Dans les hôpitaux elle a été suivie par un peu plus de 5% des personnels, selon le ministère et la CGT-Santé.

Les manifestations ont réuni en France entre 200.000 personnes selon la police, et 300.000 manifestants selon la FSU.
Ils étaient 7.000 à 30.000 à Marseille, 12.000 à 30.000 à Nantes, 7.000 à 15.000 à Grenoble.
A Paris, ils étaient 18.000 selon la police, entre 50.000 et 60.000 selon la FSU, dont des milliers de lycéens.
Le ministre de l’Education, Xavier Darcos, a estimé "qu’il n’était pas exact de dire que, quand on a 1,2 million de fonctionnaires, qu’on soit quelques milliers de plus ou quelques milliers de moins, on réglait les problèmes, ce n’est pas vrai".

La quasi-totalité des fédérations et syndicats de l’Education, y compris l’enseignement privé sous contrat, et les parents d’élèves FCPE appelaient à manifester contre les 22.900 suppressions de postes dans la fonction publique, dont 11.200 dans l’Education (8.830 dans le public) prévues en 2008, alors que 35.000 sont déjà annoncées pour 2009.
A leur côté, appelaient aussi les syndicats lycéens UNL et Fidl, des syndicats étudiants et les principaux syndicats de fonctionnaires (sept sur huit dans la Fonction publique d’Etat).

Jeudi, M. Darcos a mis à nouveau en place le service minimum d’accueil (SMA) dans 2.837 communes (sur 22.500 ayant une école), dispositif consistant à rémunérer des agents municipaux pour garder les enfants les jours de grève, grâce aux retenues sur salaires des grévistes.

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