ATTAC, 800 militant-e-s à l'Université d'été...

Publié le par LCR 06 OUEST

SARREBRUCK (AFP)


L'organisation altermondialiste Attac, qui a dix ans cette année, tient en Allemagne sa première université d'été européenne. Avec l'espoir de trouver un nouveau souffle et de renforcer la coopération entre les militants des différents pays.

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ls étaient environ 800 présents dimanche à Sarrebruck, ville allemande à la frontière avec la France, pour cette université qui dure jusqu'à mercredi.


Les grands noms du mouvement altermondialiste --José Bové et Susan George côté français, Sven Giegold côté allemand--seront présents. Mais l'intérêt de cette rencontre est ailleurs: permettre aux militants de base des vingt Attac d'Europe de se rencontrer.


Des liens existent déjà entre les groupes nationaux, mais surtout au niveau de la direction. "C'est une grande étape d'impliquer les militants qui le souhaitent", estime Aurélie Trouvé, coprésidente d'Attac France.


L'initiative revient à Attac Allemagne qui, avec plus de 19.000 membres, compte le plus gros contingent devant les Français. L'événement intervient alors que l'association, fondée en 1998 en France, fête ses dix ans. Et au moment où le mouvement altermondialiste et Attac sont "à un carrefour", selon Jean-Marie Harribey, l'autre coprésident d'Attac France.


"Pour l'instant, nous avons réussi à remettre en cause le néolibéralisme, et nous proposons un ensemble de réponses cohérentes, mais les gens n'ont pas le sentiment qu'on a les moyens de les mettre en place", analyse Sven Giegold.


"Attac a besoin d'une nouvelle impulsion", estime Sarah Gebhardt, jeune militante allemande qui profite d'une pause pour faire connaissance avec des Français. La mise en place d'un réseau européen et international a été négligée jusque là, critique-t-elle.


La rencontre de Sarrebruck, qui se déroule sur le campus, doit être l'occasion de rectifier le tir, selon le programme des ateliers et forums, traitant entre autres des politiques agricole, sociale, économique ou de défense européennes.


Il ne suffit plus d'agir au niveau national "alors que 80% de la législation dans l'Union européenne vient aujourd'hui du Parlement et de la Commission européenne", explique Carlos Martinez, coordinateur général pour l'Espagne.


La nécessité d'une coopération renforcée est d'autant plus grande que la santé d'Attac varie selon les pays. Si elle est bonne en Allemagne, en Autriche ou en Norvège, le nombre de militants a diminué en France --conséquence d'une crise de la direction en 2006 mais aussi en Suède, en Belgique ou en Italie, pour diverses raisons.


"Quand certaines Attac sont en difficultés, il est important de sentir qu'on est pas seuls", reconnaît Aurélie Trouvé. Il s'agit à présent que les groupes nationaux fassent connaissance, confrontent leurs idées et préparent des actions communes, notamment avant les élections européennes de 2009, où un texte en dix points doit être présenté.


"Pour l'instant, je suis un peu dubitatif", commente Jean-Marie Coen, militant d'Attac Wallonie-Belgique, venu avec femme et bébé, le travail étant compliqué par l'obstable de la langue, même si une traduction simultanée est assurée pendant les ateliers et conférences.


Les échanges commencent dès le petit déjeuner pris dans le restaurant universitaire. Divisés en petits groupes, les participants définissent les thèmes les plus importants pour eux, qui servent de point de départ à des discussions qui se poursuivent pendant les pauses.


En attendant de pouvoir tirer le bilan de cette première université européenne, les militants espèrent déjà que l'expérience sera renouvelée. Mais peu de chance que cela devienne un rendez-vous annuel. Avec un coût de 200.000 euros, Attac ne peut pas se le permettre.

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