Santé Publique...

Publié le par LCR 06 OUEST

Trois mouvements de défense de la santé et des services publics unifient leurs forces pour tenter de bloquer le projet de loi visant à la fois à étatiser et à libéraliser le système de soins.


La loi Patients, santé, territoire (PST), prévue pour octobre, planifie une nouvelle étape décisive dans l’organisation du système de santé publique, comparable au plan Juppé de triste mémoire, en 1995-1996. Celui-ci avait étatisé les dépenses de santé, dessaisissant par une loi annuelle les salariés et leurs organisations du contrôle du volume de richesses consacré à la santé. Même si l’État était déjà prépondérant dans ce choix, il avait fallu modifier la Constitution pour rompre avec la Sécurité sociale gérée par les syndicats, datant de 1946.


C’est également le plan Juppé qui avait lancé les agences régionales d’hospitalisation (ARH), véritables préfets sanitaires ayant la haute main sur la fermeture de lits et d’établissements, en fonction d’un objectif national de dépenses d’assurance-maladie, voté par le Parlement. C’est à ces ARH que se heurtent les populations, les syndicats et les élus qui refusent les fermetures des services ou des hôpitaux de proximité.


Au printemps dernier, les mobilisations de Bretagne ont bloqué la fermeture de la maternité de Carhaix. Mais, selon la Coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité, c’est à une véritable hécatombe que l’on assiste, avec 100 maternités perdues depuis 2001, et des mobilisations incessantes (Lannemezan, Clamecy, Saint-Agrève, Juvisy, Ivry, etc.).


Or, la loi PST prévoit la mise en place de superpréfets dirigeant des agences régionales de santé (ARS), incluant hôpitaux publics et cliniques lucratives, mais aussi la médecine de ville, dans une vaste étatisation dont le but n’est pas le service public, mais la généralisation de critères commerciaux dans l’organisation des soins. Les hôpitaux seraient dirigés par des PDG pouvant être recrutés dans le secteur privé. Les hôpitaux et cliniques intégreront des « groupements de coopérations sanitaires », dont le but sera de « rationaliser » les moyens, en fonction de critères aboutissant inéluctablement à la sélection des patients et des pathologies, que la gestion financière des hôpitaux « à l’activité » a déjà initiée.


C’est pour appeler la population, les assurés et les élus à la mobilisation la plus large qu’un front d’organisations se construit, autour de trois composantes : la Coordination de défense des hôpitaux (implantée dans une soixantaine de villes), le Collectif national contre les franchises et pour l’accès aux soins, et la Convergence des services publics. Il regroupe aussi des syndicats comme Solidaires et la FSU. La CGT est présente localement, mais pas encore nationalement. Une réunion nationale de collectifs est prévue, samedi 13 septembre, à Paris. Une marche ou rallye national, sillonnant les régions touchées par des restructurations, est en cours de discussion. Avec l’idée d’une manifestation nationale au moment du vote de la loi PST. 

Dominique Mezzi.

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